"Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui regardent et laissent faire !" Albert Einstein

Votre cartouche laser est morte


«Plus d’encre!» Certains fabricants programment les imprimantes pour s’arrêter bien avant que la cartouche ne soit vide. Voici comment prolonger leur durée de vie.

Certains fabricants d’imprimantes n’hésitent pas à limiter artificiellement le nombre de copies que l’on peut réaliser avec une cartouche de toner. Soi-disant pour garantir que la qualité d’impression soit toujours parfaite, et que le consommateur soit toujours satisfait de la marque et de la réputation du fabricant. Le témoin d’erreur du toner s’allume en orange: on croit alors que le toner est vide. Il ne reste alors plus qu’à remplacer la coûteuse cartouche. Ce n’est que quand cela se répète trop souvent que l’on réalise que quelque chose cloche... Et qu’en fait, les cartouches «vides» auraient pu durer encore des mois.

Brider les produits, pour obliger les clients à consommer: voilà que ce phénomène, connu sous le nom d’obsolescence technologique, touche aussi les imprimantes. Cette tactique des fabricants est un moyen de compenser les prix toujours plus bas qu’ils appliquent sur leurs périphériques pour se battre contre leurs concurrents. Ils se rattrapent ainsi sur celui des consommables. Cette (mauvaise) habitude est non seulement préjudiciable au porte-monnaie des consommateurs, mais aussi irresponsable du point de vue du développement durable.

L’histoire s’est passée avec une imprimante HL-2250 de Brother. Après quelques mois d’utilisation de l’imprimante flambant neuve, le voyant s’allume: plus de toner. Peu de succès auprès du support technique de la marque: il faut rapporter l’appareil au magasin où il avait été acheté (heureusement, il était encore sous garantie) et s’en passer pendant une semaine, puis retourner dans la boutique pour le récupérer.

Une panne bénigne

Quelques mois plus tard, rebelote: le voyant s’allume: plus de toner. Cette fois, la coupe est pleine! Un coup de fil très courroucé au support technique permet de livrer la clé du mystère, très rapidement par retour de courriel. Probablement que le fabricant a remarqué que cela leur coûtait trop cher de devoir dépanner très souvent leurs clients pour une panne aussi bénigne. Car il suffit de quelques manipulations simples pour désamorcer le voyant orange en réinitialisant la durée de vie de la cartouche (lire ci-dessous).

Une fois réinitialisée, on peut continuer à utiliser la même cartouche pour imprimer encore des centaines de pages supplémentaires. Probablement même que la plupart des usagers pourront répéter cette opération plusieurs fois. Car la longévité d’une cartouche de toner d’encre dépend beaucoup du taux de couverture de la feuille imprimée. Et les fabricants prennent comme valeur un taux de couverture standard (avec une grande marge de sécurité) qui ne correspond pas forcément au type de travaux à réaliser. Ce n’est que quand l’encre des pages imprimées devient vraiment trop pâle et presque illisible qu’il est alors temps de changer la cartouche.

Bien choisir son imprimante

Le prix d’achat d’une imprimante ne compte que peu dans un budget. Ce sont surtout les cartouches d’encre et le papier qui le grèvent le plus. A jet d’encre ou laser, les imprimantes bon marché fonctionnent avec des cartouches de faible capacité, proportionnellement plus onéreuses que celles que l’on trouve sur les modèles plus coûteux.

Laser ou jet d’encre

Il vaut la peine de se renseigner sur le prix des consommables et le nombre de copies qu’ils peuvent produire. Une cartouche de toner d’une imprimante à laser coûte souvent une centaine de francs, deux fois plus cher qu’un jeu de cartouches pour les modèles à jet d’encre. Mais ces dernières ne permettent de produire qu’un quart, si ce n’est un cinquième des pages des premières. L’économie est vite calculée, sachant en plus que le toner des imprimantes à laser ne sèche pas, comme c’est le cas du liquide des imprimantes à jet d’encre. Pour un usage sporadique, préférer les imprimantes à laser qui utilisent de l’encre en poudre (toner).

Forte ou faible capacité?

Les cartouches de toner de forte capacité sont plus avantageuses à la longue que celles de capacité inférieure. Une imprimante laser neuve est équipée d’une cartouche de faible capacité («starter toner»). Acquérir un deuxième jeu de cartouches évite de tomber rapidement en panne sèche.

Gare aux cartouches couleur!

Certaines imprimantes à jet d’encre couleur disposent de têtes monobloc. Quand l’encre d’une seule des quatre couleurs est vide, il faut changer toute la tête. Onéreux et antiécologique.

Le toner recyclé

Des fabricants proposent des kits de remplissage pour les têtes des imprimantes à jet d’encre et des cartouches de toner recyclées, 20 à 30% meilleur marché. Les constructeurs d’imprimantes n’apprécient guère cette rude concurrence. Certains refusent d’assurer le service de garantie si l’on utilise des cartouches d’autres marques.

Les imprimantes photo

Pour imprimer des photos, mieux vaut une imprimante à jet d’encre. En outre, le choix du papier est capital. Une série d’essais permet de porter son choix sur celui qui convient le mieux. Ce ne sera pas forcément celui proposé par la marque de l’imprimante. Des papiers génériques, meilleur marché, font tout aussi bien l’affaire. PHB

Plus d’informations à l’adresse: www.ti-exclusif.ch


Débloquer l’imprimante

Six étapes pour réinitialiser le nombre de copies sur la cartouche laser de l’imprimante Brother HL-2250.

1 Eteindre l’imprimante

2 Ouvrir le capot avant

3 Garder la touche «GO» enfoncée et rallumer l’imprimante

4 Attendre que tous les témoins (LED) soient allumés, sauf le témoin «Ready»

5 Appuyer deux fois sur la touche «GO»

6 Attendre que tous les témoins «LED» s’allument, sauf le témoin «Ready».

6a Appuyer cinq fois sur la touche «GO» pour une cartouche de toner à faible capacité de poudre (start toner)

6b Appuyer six fois sur «GO» pour une cartouche de capacité normale (TN 2210)

6c Appuyer sept fois sur «GO» pour une cartouche de haute capacité (TN 2220). PHB



Réponse évasive des fabricants

Brother se réfère à un document qui indique que la méthode de détection de la durée de vie du toner s’effectue selon deux méthodes. La première fait appel à un détecteur optique qui contrôle le niveau auquel le toner de la cartouche interrompt le faisceau laser. La seconde est basée sur une fonction qui stoppe l’impression en comptant le nombre de rotations du tambour de l’unité de développement. L’impression s’interrompt avant que la limite d’usure du tambour ne soit atteinte, ce qui évite, toujours selon le fabricant, d’user le tambour de développement même s’il reste du toner. C’est probablement à ce niveau que le bât blesse, car à aucun moment on n’obtient une indication d’usure du tambour, alors que ce composant possède une durée de vie extrêmement élevée. Personne ne donne une explication plausible de ce phénomène sur notre imprimante. Et malgré nos sollicitations, personne n’a daigné nous contacter en dehors de l’envoi d’une fiche d’instruction succincte.

De son côté, HP répond que la durée de vie des composants d’impression dépend de divers facteurs, tels que le volume d’impression, le taux de couverture, le papier, la température, l’humidité, etc. Suivant l’utilisation de son imprimante, il peut arriver qu’il reste encore du toner dans la cartouche, mais que le tambour ait atteint la fin de sa durée de vie, ce qui pourrait entacher le niveau de qualité de l’impression. Les utilisateurs qui désirent un niveau de qualité élevé changent la cartouche quand un message indique que le niveau des consommables est trop faible. HP laisse le choix à ses clients de continuer à imprimer leurs documents tant que la qualité obtenue répond à leurs besoins. PHB

Vincent Murith
Pierre-Henri Badel